Revenir aux basiques : apprendre à mieux respirer (1)

Le printemps se fait de plus en plus présent. C’est le renouveau de et dans la nature. Et si pour nous aussi c’était un renouveau ? Personnellement j’ai envie de remplir mes poumons d’air, de respirer les odeurs de cette nature qui revient à la vie, …

En sophrologie, une des premières choses que l’on apprend est à respirer, à mieux respirer. Cela peut paraître bizarre car nous respirons, c’est un fait indéniable. Mais nous respirons … mal. Il nous faut donc réapprendre à respirer même quand on est enfant ! Et quand on sait que la respiration est un des axes principaux dans la gestion du stress … on essaie de mieux respirer. Mais comment respirer mieux?

Floraison printanière - Stéphane Lhuillier-Colombani ©

Mieux Respirer - Observer son inspiration et son expiration

La sophrologie est basée sur la respiration : inspiration et expiration sont à maîtriser pour jouer avec, pour réaliser certaines actions ou en accentuer d’autres.

Par exemple, l’inspiration peut servir à accueillir des sensations agréables ou alors à imaginer notre corps se remplir d’énergie par exemple.

De même l’expiration va nous servir à expulser en dehors de nous certaines choses négatives comme des soucis, des tensions, des préoccupations. D’autres fois cette même expiration nous servira à diffuser dans le reste du corps ce que nous avons inspirer juste avant (l’énergie par exemple). Nous respirons avec conscience (on la maîtrise, lui donne un rythme, une amplitude volontairement) mais aussi avec une intention. Nous pratiquons des respiration pour … (intention).

Reprendre contact avec sa Respiration

Réapprendre à respirer, notamment avec la respiration abdominale, n’est pas chose aisée. Je me souviens d’une de mes premières séances de sophrologie, où j’étais jeune pratiquante. La sophrologue qui animait le groupe nous a appris à reprendre contact avec notre respiration, à l’observer et à la ressentir dans notre corps. J’ai pu observer que cette respiration, qui est pourtant celle des bébés donc naturelle, déroute et que lorsque je fais pratiquer cette respiration pour la première fois, que ce soit aux adultes ou aux enfants, c’est loin d’être naturel et surtout avoir l’impression de ne pas réussir peut bloquer. Il est donc très important d’accompagner les personnes pour qu’elles refassent connaissance avec leur respiration, de les rassurer et surtout que les personnes retrouvent le contact avec leur respiration.

En suivant un cours sur la cohérence cardiaque, le formateur insistait également sur cette observation de sa respiration. Il allait même plus loin, en portant attention à sa respiration, on en modulait sans le vouloir l’amplitude et le rythme : la respiration un peu comme par magie (mais est-ce vraiment de la magie ?) devenait plus ample naturellement et plus profonde.

Je veux bien porter mon attention sur ma respiration mais … comment ?

La première étape va être une étape d’observation pour répondre à cette question : “Comment je respire ?”

Se regarder dans une glace en train de respirer peut aider, ou alors mettre une main sur son ventre et une autre sur sa poitrine. Qu’est-ce qui bouge dans le corps à l’inspiration puis à l’expiration ? On peut observer yeux ouverts puis faire la même chose les yeux fermés.

Est-ce que la respiration est haute (sous les épaules ?), thoracique ou abdominale ?

Comment est le rythme ? rapide ? lent ? Est-ce qu’elle est profonde ou superficielle ?

Essayez sur vous : ce n’est pas si facile. Le faire avec quelqu’un en face-à-face peut être une bonne aide car du coup l’autre va nous aider à décrire et on pourra voir si nos perceptions correspondent à ce que l’autre a perçu. Pour en connaître le rythme vous pouvez vous amuser pendant 3 mn à dessiner des vagues : Vous prenez une feuille blanche que vous placez à l’horizontale et vous commencer à dessiner des vagues (à l’inspiration la vague monte et à l’expiration la vague descend). Le but n’est pas du tout de modifier sa respiration dans ce simple exercice mais juste d’observer comment nous respirons, la fréquence respiratoire.

Et après ? après le premier travail sera l’expiration, le fait de souffler de l’air hors du corps

C’est une des raisons pour laquelle ce matin j’ai fait cette photo pour illustrer mes propos. Qui n’a pas soufflé sur une fleur de pissenlit, souffler pour faire des bulles de savons ou souffler sur un moulin à vent quand il était petit (ou pas si petit finalement) ? Essayez de retrouver ces plaisirs et ces sensations liées à l’enfance pour réapprendre à respirer par le ventre.

Premier essai, première prise de conscience

Mais avant on va faire un petit entraînement … debout une main sur le ventre l’autre main à plat au niveau des lombaires. En même temps que vous expirez doucement (vous pouvez imaginer souffler sur une fleur de pissenlit, sur une bougie, faire des bulles de savons …), appuyez doucement sur avec vos mains sur ces deux zones comme pour évacuer l’air qui s’y est mis.

Quand cela deviendra inconfortable et que vous aurez besoin d’inspirer, faites-le et relâchez vos mains le long du corps. le reste se fera (presque) tout seul. Surtout prenez le temps d’observer ce qui se passe en vous, dans votre corps.

Peut-être préférez-vous vous allonger dans un premier temps (si la position debout vous semble trop dure), alors allez-y. Allongez-vous et mettez vos deux mains sur votre ventre pour en sentir les mouvements. A la fin de ce moment un peu magique pensez à expirer profondément pour clôturer ce premier petit jeu de respiration.

Vous pouvez ensuite vous amuser : faire des mouvements (et donc des respirations) plus amples, vous pouvez même prendre un moment en apnée vide avant d’inspirer juste pour observer ce que ça fait.

Et après ?

Après viendrons plein de “jeux” de respiration : la respiration carrée dont je vous ai déjà parlé, rectangle, la respiration 3.6.5 de la cohérence cardiaque, la respiration 5.7.9 de la respiration consciente …

Mais surtout après viendra la joie de maîtriser sa respiration, la joie de vivre pleinement le moment présent, et aussi des effets positifs sur notre stress et sur notre bien-être

Et si nous respirions ensemble ?