Les erreurs à éviter lors de discussions difficiles avec votre adolescent
On a beau être des supers parents, il nous arrive de faire des erreurs avec nos ados, surtout quand on aborde certains sujets.
Discuter avec un adolescent n'est pas toujours facile, et quand on aborde des sujets sensibles ou qu’il y a conflit ça l’est encore moins.
Il existe des erreurs courantes qu’on peut facilement éviter. J’ai presque envie de dire tous les parents les commettent au moins une fois (en tous cas je les ai faites en tant que parent, et parfois quand je suis fatiguée ou quand mon TDAH prend le dessus je peux encore en faire … “oups I did it again”), souvent sans s’en rendre compte, et qui peuvent aggraver la situation.
Voici 5 erreurs à éviter (selon moi ce sont les principales et si on fait attention on peut les faire moins souvent) lors des discussions difficiles avec votre adolescent et des conseils pour mieux naviguer ces moments tendus (et si vous en avez d’autres n’hésitez pas à les laisser en commentaires, cela pourra faire l’objet d’un autre article).
1. Interrompre ou minimiser leurs émotions et préoccupations
L’une des erreurs les plus fréquentes (et peut-être même la plus fréquente) est d’interrompre l’adolescent lorsqu'il exprime ses émotions ou de minimiser ce qu’il ressent.
Dire des phrases comme "Ce n’est pas grave" ou "Tu exagères" ou "Tu t’inquiètes pour rien" = des red flags !
Cela ne fait que renforcer son sentiment d’incompréhension voire de rejet. Ces phrases banalisent ses émotions et peuvent le pousser à se fermer ou à cesser de partager ses pensées à l'avenir, ce serait dommage.
Au contraire, laissez-le parler jusqu’au bout et reconnaissez la validité de ses émotions, même si vous ne les partagez pas.
2. Offrir des solutions trop rapidement
Dans leur désir de protéger leurs enfants, de nombreux parents ont tendance à offrir des solutions dès que leur adolescent partage un problème (et c’est aussi vrai quand ils sont plus jeunes).
Lorsqu’un adolescent partage ses problèmes, il ne cherche pas toujours une solution ou une réponse immédiate à son problème. Parfois, il veut simplement être écouté.
Offrir des conseils non sollicités peut donner l’impression que vous ne prenez pas son point de vue au sérieux.
Avant de proposer une solution, assurez-vous d’avoir bien compris le problème et demandez si votre adolescent souhaite de l’aide ou des conseils.
Demandez-lui par exemple : "Veux-tu que je t’aide à trouver une solution ou préfères-tu juste en parler ?"
Et si vous proposez une solution, soulignez bien le fait que c’est une solution pas forcément THE solution. C’est ce que vous auriez fait à sa place ou dans cette situation, mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres tout aussi valides. Cette nuance a son importance car cela valide l’unicité de votre enfant et le fait qu’il a le droit de choisir sa propre solution, que la solution que vous proposez est une possibilité pas une obligation. Cela lui laisse aussi la responsabilité d’exercer son libre-arbitre et d’assumer les conséquences de ses choix. Car grandir c’est aussi apprendre à assumer les choix que l’on fait et d’en tirer des leçons.
3. Être sur la défensive
Quand on est un parent d’ado, on se sent souvent et beaucoup jugé, remis en question et on peut commencer à douter de nous en tant que parent.
Alors, quand notre ado exprime des critiques ou des désaccords, il peut être tentant de se défendre immédiatement, genre on grogne ou on sort les griffes pour se défendre (ben oui on se sent attaquer donc on répond sur le mode “fight” … wolverine sort de ce corps !)
Cependant, répondre sur un ton défensif ou réactif peut intensifier les conflits et décourager l’adolescent de poursuivre la discussion. Lui rentrera en mode '“fight” ou “flight”).
Si vous sentez que wolverine commence à prendre le pouvoir : prenez le temps de respirer avant de répondre, et concentrez-vous sur le message plutôt que sur la manière dont il est exprimé.
Que veut-il.elle me dire (même si c’est maladroit). Le contenu avant le contenant. Si on ne voit que le contenant, il est plus difficile d’accéder au contenu et on passerait à côté de quelque chose.
Il est facile de se sentir attaqué.e lorsque l’adolescent critique votre comportement ou vos décisions.
Cependant, répondre sur la défensive ("Tu ne comprends pas tout ce que je fais pour toi") peut bloquer la communication.
Il est important de rester calme et de se concentrer sur ce que votre adolescent essaie de vous dire, sans chercher à vous justifier immédiatement et sans le prendre de manière personnelle. Oui je sais plus facile à dire qu’à faire car quand on a un ado on se sent sur la sellette et on se sent souvent remis en question.
Je pense que c’est un des points le plus difficiles mais parfois aller respirer (suivez le lien pour avoir des techniques de respiration pour diminuer le stress parental), prendre du recul, faire un pas de côté et être prêt à écouter aident à être moins sur la défensive. Parfois il est plus utile de prendre un moment pour se recentrer même (et surtout) dans un conflit plutôt que de risquer l’escalade. Car si vous commencez à être sur la défensive, votre ado le sentira et sera lui aussi sur la défensive et le cercle vicieux commencera.
Et prendre ce moment pour vous recentrer vous permettra aussi de voir pourquoi cela vous fait réagir et ce qui se joue vraiment, là sous la pointe de l’iceberg qu’est le conflit.
4. Monopoliser la conversation
Certains parents, par peur du silence ou pour contrôler la discussion, ont tendance à monopoliser la parole.
Cela nous rassure. On a l’impression de savoir et on aimerait pouvoir partager notre savoir avec nos ados pour lui éviter les écueils et difficultés qu’on a vécus. Et puis en prenant le lead sur la conversation, on prend le contrôle des sujets qu’on veut bien aborder et on évite les sujets plus épineux avec lesquels on est moins à l’aise et qu’on préfère ne pas aborder.
Le problème ? Cela peut empêcher l’adolescent d’exprimer pleinement ses pensées et ses émotions.
Et que si vous parlez de vous, lui ne peut pas parler de lui et le message qu’il peut recevoir est qu’il est moins important que vous et que cela ne vous intéresse pas.
Assurez-vous de laisser suffisamment d’espace à votre adolescent pour qu’il puisse s’exprimer, même s’il prend plus de temps pour formuler ses pensées.
5. Utiliser des reproches ou des jugements
Une évidence et pourtant, parfois il est difficile de ne as répondre à cette tentation.
Éviter le jugement est essentiel pour maintenir une communication ouverte.
Des phrases comme "Tu es toujours comme ça", "Tu ne fais jamais rien correctement", "Tu es trop sensible" ou "Tu ne fais jamais d’efforts" peuvent nuire à la relation et fermer la porte au dialogue. Ce sont d’ailleurs les “toujours” et les “jamais” qui sont nocifs, cela finit par devenir de jolies étiquettes qui grattent et dont on a du mal à se débarrasser.
Il est important de parler des comportements spécifiques plutôt que de juger la personne. On part de faits, on observe et on décrit de manière factuelle. Par exemple, au lieu de dire "Tu es paresseux", il serait plus efficace de dire "J’ai remarqué que tu n’as pas encore commencé tes devoirs, comment puis-je t’aider à t’organiser ?".
Les jugements et les reproches sont de bons catalyseurs de conflits qui les nourrissent.
Pour aller plus loin sur ce point, vous pouvez lire l’article sur une communication bienveillante
Lors de discussions délicates avec votre adolescent, la manière dont vous gérez la conversation peut faire toute la différence.
En évitant ces erreurs lors des discussions difficiles avec votre adolescent, vous encouragez un climat de confiance et de respect mutuel, où les désaccords peuvent être résolus de manière plus constructive et apaisée.
Alors prêt.e pour apprendre à mieux communiquer avec votre ado ?
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La communication est une des clés de voûte de l’harmonie familiale.