Le Grand Oral : Comment s’y préparer ?

Du 23 juin au 2 juillet (2025) auront lieu les épreuves du Grand Oral, cette épreuve du bac que nous n’avions pas de notre temps (et en tant que parent on peut avoir du mal à comprendre ce que c’est et comment il faut le faire) et qui peut faire peur (rien que le nom est assez impressionnant je trouve, d’un point de vue marketing ça laisse carrément à désirer mais bon je m’égare).

Il faut dire que ce Grand Oral est un événement d’importance majeure pour les lycéens, c’est une épreuve qui se prépare (comme toutes les autres cela dit), qui a un fort coefficient, dont le choix du sujet incombe en grande partie au lycéen. Elle met en jeu des compétences que l’on développent au final moins dans notre scolarité, des compétences d’argumentation et qui se font à l’oral. Même si l’oral prend de plus en plus de place dans la scolarité, l’oral reste moins valorisé que l’écrit dans notre scolarité, contrairement aux cultures anglo-saxonne ou même germanique dans lesquelles l’oral prend plus de place.

Le Grand Oral du baccalauréat est une épreuve qui peut sembler impressionnante, mais avec une bonne préparation et une approche méthodique, chaque lycéen peut s'y présenter avec assurance.

Cet article va vous aider à comprendre cette épreuve, à la préparer efficacement et à mieux gérer le stress pour réussir le jour J. En tous cas c’est l’ambition qu’il a …

Le Grand Oral du bac : Qu'est-ce que c'est ?

Le Grand Oral a été introduit avec la réforme du baccalauréat pour mettre en avant des compétences essentielles, qui seront utiles et utilisées dans leur vie professionnelle :

✅ la prise de parole en public

✅ la structuration de la pensée

✅ la capacité d’argumentation.

L’épreuve en elle-même

L’épreuve dure 40 minutes et se divise en 4 temps :

  • Préparation (20 minutes)

    Choix du sujet par le jury et préparation de l’exposé par le candidat

  • Exposé (5 minutes)

    Présentation d'une question choisie parmi deux préparées au cours de l'année.

  • Entretien avec le jury (10 minutes)

    Échanges permettant d’approfondir la réflexion et de tester la capacité à argumenter.

  • Échanges (5 minutes)

    Échanges autour des savoirs acquis par le candidat durant ses années de lycée.

Cette épreuve vise à mettre en avant l’aisance orale, la capacité à convaincre et à défendre une idée avec clarté et cohérence.

Le choix du thème du Grand Oral

Avant même l’épreuve, le Grand Oral se travaille bien en amont puisqu’il faut proposer 2 questions, et ces questions on ne les sort pas du chapeau au dernier moment. Pour préparer au mieux cette épreuve, les élèves travaillent sur un thème dans chacun de leurs enseignements de spécialité (il y en a deux en Terminale). Ce thème peut être dédié à une seule matière ou être transversal aux deux matières.

Le jour J, le jury indique la question sur laquelle l'élève sera interrogée et qu’il devra présenter. Il peut aussi choisir de poser une question transversale, qui recoupe les deux énoncés. Il faut donc être prêt à s’adapter et gérer la surprise de plancher sur une question qu’on n’a pas forcément préparée.

2 choses à retenir sur le Grand Oral :

  • Choix d’un thème dans chaque enseignement de spécialité, 2 questions sont proposées

  • Évaluation basée sur la qualité de la prestation orale, la prise de parole, les connaissances, l’interaction avec le jury et l’argumentation

Trouver une “bonne” question pour le Grand oral

Trouver les bonnes questions est un point essentiel du Grand Oral.

Cela se prépare et se réfléchit.

Comment faire ?

Exactement de la même manière que quand on fait un exposé : on fait des recherches autour d’un thème.

Souvent on a la thématique principale, mais c’est en faisant des recherches qu’on a envie de répondre à une question ou de creuser un point précis.

Se familiariser au maximum avec le sujet, en allant plus loin que le cours.

👉 faire des recherches (et pas seulement avec ChatGPT)

👉 rencontre et/ou interviewer des professionnels

👉 consulter des sites ou ouvrages spécialisés ou des magazines

👉 visionner des reportages sur le sujet, visiter des musées ou expositions...

✅ En comprenant mieux et en ayant approfondi le sujet, il est alors possible de trouver un angle pour traiter du sujet. Un peu comme un journaliste qui écrit un article au final. L’angle c’est notre manière à nous de traiter le sujet et c’est ce qui nous permet aussi de nous l’approprier et de nous démarquer.

✅ La formulation de la question est aussi importante. Elle doit être claire (sinon il peut y avoir une mauvaise compréhension de la question et du coup une mauvaise interprétation de la part du jury).

Point non négligeable dans cette épreuve : la composition du jury.

Le jury est composé de 2 professeurs, l’un issu d’une des spécialités du lycéen, l’autre pas.

Il faut donc trouver un sujet qui parle à tout le monde tout en étant spécifique. Un sujet qui éveille la curiosité et qui lui donne envie d’écouter (en fin de journée, ça peut être plus difficile pour tout le monde d’avoir une attention soutenue).

Justifier son choix de question au Grand oral

Parce que oui il y aura vraisemblablement question du type “pourquoi avez-vous choisi cette question ?” ou “comment l’avez-vous choisi ?” ou “qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi cette question ?” ou “Quelle question préférez-vous ? pourquoi ?”.

Il faut donc être prêt.e à justifier son choix de question et la position défendue. Il s’agit donc d’"anticiper l'anticipation", tout en restant naturel.

Quand je fais du coaching scolaire, j’apprends aux ados le pouvoir des questions pour apprendre et préparer leurs évaluations. Je leur demande d’imaginer les questions que leurs professeurs pourraient leur poser sur le cours et les réponses qu’ils leur donneraient. Je leur donne aussi la technique du CQQCOQP pour poser les fameuses questions, les questions doivent commencer par “Comment”, “Qui”, “Quoi”, “Combien”, “Où”, “Quand”, “Pour quoi” et “Pourquoi”. Maintenant vous avez toutes les cartes en main pour imaginer toutes les questions que le jury pourrait poser sur l’exposé, le choix des spécialités ou sur ce que on y a appris ou même sur les questions présentées. Les professeurs seront des ressources précieuses pour la préparation du Grand Oral.

Autre point essentiel : il faut afficher une opinion tranchée lors de la partie "questions / réponses", le “chaipas” n’a pas sa place dans le Grand Oral puisqu’il s’agit d’argumenter.

Il n'y a jamais de mauvaises opinions (dans le cadre du raisonnable) ou de mauvaises questions.

Il faut aussi prendre le temps d’écouter le jury, prendre en compte ses remarques, ses questions. Et s’il y a un doute sur ce que le jury vous demande, il est toujours possible de poser une question pour faire clarifier la demande.

Cela ne veut pas dire qu’il faut forcément être d’accord avec ce que le jury dit, c’est un échange et le lycéen a le droit d’avoir sa propre opinion et de la défendre en argumentant. Des phrases comme "Je serais même d'accord avec vous … Mais je pense quand même que…" (qui est la tournure de phrase parfaite, selon Olivier Jaoui, directeur de la prépa Mission admission et auteur de la collection Mission Grand Oral aux éditions Nathan).

Le rôle du jury et les enjeux de l’épreuve

Le jury, composé de deux professeurs, est soumis à une règle stricte : ils ne peuvent pas être issus du même établissement que le candidat.

L’épreuve a un coefficient de 10 pour le bac général et de 14 pour le bac technologique, ce qui est loin d’être négligeable.

5 critères d’évaluation

Le Ministère de l'Éducation Nationale indique cinq critères d'évaluations du Grand Oral.

Une attention toute particulière est accordée à la forme.

La qualité des connaissances ne constitue que l'un des cinq critères.

Voici les 5 critères :

  • La qualité de sa prestation orale (capacité à s'exprimer à l'oral, capacité à capter l'attention du jury).

  • La qualité de sa prise de parole en continu (gestion du temps, fluidité du discours, maîtrise des tics de langages).

  • La qualité de ses connaissances.

  • La qualité de son interaction avec les membres du jury (réponses aux interrogations, reformulation, prise d'initiative dans l'échange).

  • La qualité et la construction de son argumentation et de sa démonstration (structure de la présentation).

En clair, qu'attend le jury du candidat ?

Si on regarde les critères d’évaluation, il ne s’agit pas de réciter un texte ou de prendre un discours tout fait et pas forcément adéquat. Donc on oublie les textes pour lesquels on fait un copier-coller ou la présentation que l’on apprend par coeur sans aller plus loin. Les examinateurs recherchent davantage une présentation fluide, vivante et convaincante. Et quand on est ado devant des adultes, profs qui plus est, cela peut être angoissant. L’exercice est loin d’être évident, et c’est bien pour ça qu’il se prépare et que la préparation implique davantage que la simple restitution des connaissances.

Bien sûr, il est essentiel de maîtriser le sujet et d’avoir une vision élargie qui permet de le contextualiser. Mais il faut savoir amener ses idées : un bon plan avec une introduction accrocheuse, un développement fluide et une conclusion impactante est essentiel.

Le Non-verbal et le Para-verbal ont également leur importance dans cet exercice : articulation, ton et volume, gestuelle, contact visuel et gestion du temps ...

Et une certaine capacité d’adaptation puisqu’il faut être capable de répondre aux questions ou de rebondir sur un propos tenu par le jury. Le jury teste ainsi l’esprit critique du candidat, sa capacité d’adaptation mais aussi sa capacité d’attention et son écoute.

Alors oui, cela peut sembler exigeant, mais quand on y pense, c’est ce qu’on vit régulièrement dans la vie professionnelle.

Quand on a une grosse présentation à faire, on la prépare méticuleusement. Cet exercice est son pendant pour nos lycéens, alors si vous avez des trucs que vous utilisez pour vos présentations vous pouvez les partager avec votre enfant (sans pour autant les lui imposer). C’est exigeant, difficile, stressant … mais pas impossible ! Mais pour cela il faut une bonne préparation, un peu d’organisation et de méthodologie seront nécessaires pour cette préparation.

Maintenant la question cruciale : Comment bien se préparer ?

Oui on rentre dans le vif du sujet. Cela dit, savoir comment on est évalué et par qui a son importance dans l’exercice car on ne s’adresse pas de la même manière à des gens qui n’y connaissent rien et à des gens qui sont des experts dans leur domaine. Et savoir à quoi on doit faire attention a aussi son importance. Mais maintenant vient la partie plus pratique.

Choisir un sujet pertinent

Mieux vaut que le candidat opte pour une question qui le passionne et qui est, bien sûr, en lien avec ses spécialités.

Comment passionner son auditoire (aka le jury) quand on est moyennement intéressé par le sujet ? Bien sûr que c’est possible, mais vous conviendrez que c’est moins facile et que cela demande plus d’effort à un lycéen qui est déjà bien sous pression avec le bac, Parcoursup et sa vie d’adolescent d’une manière générale.

Il est quand même plus motivant de travailler un sujet qui nous intéresse un tant soit peu qu’un sujet dont on n’a que faire.

Il ne faut pas non plus prendre un sujet qui serait trop ambitieux, car l’idée n’est pas de se mettre en difficulté non plus.

Bref un sujet motivant permettra au candidat d’être plus à l’aise et plus convaincant lors de sa présentation.

Structurer son argumentation

Un bon discours suit une structure claire.

Et la struture n’a rien d’originale :

  • Une introduction

    On présente le sujet et pose la problématique.

  • Le développement

    Les arguments sont exposés avec des exemples concrets.

  • La conclusion

    On donne les idées clés que l’on a présentées, et on finit en ouvrant sur une réflexion plus large (on peut poser une question pour cette ouverture).

S’entraîner à l’oral

Il n’ a pas de secret, pour bien réussir une présentation (quelle qu’elle soit), on la prépare et on s’entraîne. Seul.e, face caméra, devant un public (amis, familles, parents, …).

Devant un public, pour avoir des réactions, voir si on est clair, si tout le monde comprend, avoir des questions, pour réduire le stress de faire sa présentation devant un jury.

Face caméra pour s’enregistrer et voir les axes d’amélioration. Vous pouvez visionner la vidéo sans le son pour étudier la posture, les mimiques, les gestes qui reviennent tout le temps et tout le non-verbal, car cela jour un énorme rôle dans la manière dont on est perçu.

Gérer son temps

Ce n’est pas évident de respecter un timing, qu’il s’agisse du timing de la préparation ou des 5 minutes (c’est à la fois long et court 5 minutes) pendant lesquelles le candidat fait sa présentation. Il faut aller à l’essentiel et pourtant donner des détails importants qui étayent l’argumentation.

Et le respect du temps imparti est un élément crucial (cela fait partie de la grille de notation).

Alors sortez votre chronomètre lors des répétitions pour être sûr.e de ne pas dépasser ou finir trop rapidement. Et veillez le jour J à ne pas parler trop vite (le stress a tendance à nous faire parler plus vite que d’habitude, un peut comme si vous passiez en vitesse accélérée).

Des trucs pour la prise de parole

Le Grand Oral est aussi une épreuve de communication et d’argumentation.

Il faut donc travailler toutes les parties de la communication :

  • le verbal (choix des mots, manière de s’exprimer)

  • le para-verbal (élocution, volume, rythme …)

  • le non-verbal (posture, regard, les habits)

  • l’écoute pour pouvoir interagir avec le jury

Et quand on est stressé, il peut être difficile de faire attention à tout ça … alors quelques exercices de respiration (sophrologie au hasard !) et hop le trac est géré.

Gérer le stress du Grand Oral

Le stress est naturel avant une épreuve orale, mais il peut être contrôlé grâce à quelques techniques simples :

  • La respiration

    Inspirez profondément par le nez, retenez votre souffle quelques secondes, puis expirez lentement.

  • La visualisation positive

    Imaginez-vous en train de réussir votre oral avec aisance.

  • Une préparation physique et mentale

    Dormez bien la veille et adoptez une alimentation équilibrée pour être en pleine forme.

  • Des répétitions en conditions réelles

    Simulez des oraux avec un jury fictif pour vous habituer au format de l’épreuve.

Un exemple de calendrier de préparation pour être prêt le jour J

Ce calendrier est indicatif, c’est un rétroplanning à construire avec le lycéen en fonction des contraintes personnelles et familiales et de sa personnalité (un lycéen tr§s stressé aura peut-être besoin d’un peu plus de temps pour faire ses simulations de Grand Oral).

Ce calendrier souligne le fait que non cela ne peut pas être fait à l’arrache la veille.

Jour J : Le Grand Oral

J-1 (la veille) : Se reposer, éviter les révisions de dernière minute, faire quelques exercices de respiration

J-7 : Alléger les révisions, se concentrer sur la gestion du stress

J-14 : Simuler des oraux en conditions réelles et peaufiner l’argumentation

J-30 : Commencer les entraînements à l’oral et travailler la gestuelle. Définissez les jours de simulation, avec qui, caméra ou public, et pensez à noter les remarques, questions, axes d’amélioration qui auront été soulevés. Bref tenez une sorte de journal de bord pour voir les progrès et vous souvenir de certains points. Pour progresser vite, certains profs conseillent de faire une dizaine de répétitions dans les conditions de l'examen, tout en variant les publics.

J-60 : Élaborer un plan détaillé et rédiger un premier brouillon.

J-90 : Entamer un coaching ou un suivi en sophrologie pour préparer le Grand Oral et/ou gérer le stress de l’examen

J- 3-4 mois : Sélectionner les deux questions et commencer les recherches (et là pour la session 2025, il faut commencer sa réflexion entre fin février - mi-mars)

Enfin, il faut éviter le "par cœur" : ce serait dommage qu’un trou de mémoire vous bloque. Je vais peut-être nuancer un peu ce propos : vous pouvez faire du “par coeur” car cela peut vous aider et rassurer. Mais il faut que vous envisagiez d’autres scenarii pour ne pas être bloqué : votre sujet n’est pas une de vos questions mais un sujet qui regroupe les 2 questions par exemple.

Mieux vaut apprivoisez votre sujet (ce qui n’empêche pas de connaître certains points par coeur), pour être prêt face aux hésitations ou au stress du jour J. Plutôt que de rédiger à 100% votre présentation, vous pouvez peut-être l’imaginer sous forme de mind-map (allez lire l’article du blog sur les mind-maps) pour ne pas être tenté.e par le par coeur et maîtriser les notions et arguments que vous présentez.

En adoptant une préparation structurée, en s’entraînant régulièrement et en apprenant à maîtriser son stress, cette épreuve peut être abordée avec plus de confiance et de détermination.

Alors, commencez dès aujourd’hui votre préparation et transformez cette épreuve en une véritable réussite !

Pour aller plus loin sur le blog

un article sur le mind-mapping

des techniques de gestion du stress spécial ados


2 articles pour vous donner des idées de questions en fonction des spécalités

Maths

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