Quand la machine sature : petite histoire de fatigue… et d’ajustement
Série : Machine à laver & surcharge mentale – épisode 1/5
Ou comment une lessive m’a rappelé que moi aussi, j’ai mes limites
l y a quelques jours, ma machine à laver a décidé de tirer la sonnette d’alarme.
L’essorage ne se lançait plus. À la place, un message d’erreur. Encore. Et encore.
Alors j’ai fait ce que je fais souvent dans ces cas-là : j’ai râlé un peu (soyons honnête : beaucoup serait plus juste), puis j’ai ouvert le hublot, retiré une partie du linge (mouillé), et relancé un cycle plus léger.
Elle a fini par essorer.
Et moi, j’ai souri en me disant que, décidément, cette machine me ressemblait un peu trop.
Le trop-plein silencieux
Depuis quelques semaines, j’ai l’impression de tourner comme elle : toujours en mouvement, toujours en tension.
Trop de choses à faire, trop de charges à porter, pas assez d’espace pour reprendre mon souffle.
Alors je tiens. J’enchaîne. Je fais. Jusqu’à ce que ça coince. Que mon “essorage interne” lâche. Que je doive mettre en pause, délester, repenser.
Chez moi je n’ai pas de message d’erreur qui s’affiche, mais si je regarde bien il y a plein de messages qui apparaissent.
Je suis certaine que cette sensation te parle.
Parce qu’on est nombreux à fonctionner comme ça : on bourre le tambour, on appuie sur “démarrer”, et on prie pour que ça tienne.
Et parfois ça tient.
Et parfois… non.
Le cerveau aussi a ses limites
Ce jour-là, pendant que je lançais (encore) une lessive, ma fille aînée m’a posé une question.
Elle venait de passer plusieurs heures sur son téléphone, à “scroller” sur des sujets qui l’intéressaient (vraiment).
Elle savait qu’elle avait des devoirs, mais elle m’a dit :
“Mais qu’est-ce que ça change si je fais 3h de recherches aujourd’hui et 3h de devoirs demain ? C’est pareil.”
Spoiler alert : ce n’est pas pareil.
Mais sur le moment, j’ai choisi de ne pas corriger.
J’ai pris une respiration.
Et j’ai simplement partagé ce que je savais – de moi, de mon expérience, de ce que j’observe comme coach.
Trop d’un coup, ça bloque
Faire 3h d’affilée de scroll (ou de révision), c’est comme remplir une machine au maximum et espérer qu’elle tourne sans broncher.
Le cerveau, lui aussi, a besoin de respirations, de découpages, de pauses intégrées.
Sinon, il sature. Il tourne à vide. Ou il se met en pause, comme ma machine.
Et quand on commence par la “récompense” (le scroll), puis qu’on enchaîne sur l’effort, l’effet dopamine ne joue plus.
L’effort paraît plus grand, la motivation s’effondre, et on n’apprend pas mieux. Parfois même, on n’apprend rien du tout.
Découper pour mieux avancer
Alors je lui ai proposé autre chose. Pas une injonction. Une piste :
“Tu peux essayer de faire un peu de devoirs maintenant, puis une pause, puis autre chose ? Tu verras ce qui te convient. Mais sache que ton cerveau, comme une machine à laver, a ses limites. Et qu’en le surchargeant, tu risques de bloquer.”
Elle m’a regardée. Elle a haussé les épaules. Et elle a dit “Peut-être.”
Et c’était déjà beaucoup.
En tant que parent, je fais pareil
Je découpe mes journées. Je déleste quand ça bloque.
Je me dis que je fais de mon mieux (et c’est déjà beaucoup). Que parfois, il faut sortir une partie du linge pour que la machine reparte. Que je suis cette machine. Et que ma fille l’est aussi, à sa manière.
C’est ça, être parent : ce n’est pas éviter les blocages.
C’est apprendre à les reconnaître. Et à ajuster.
Pas pour être parfait·e.
Mais pour continuer à tourner. Ensemble.
👉 Et vous ?
🧺 Est-ce que vous aussi, vous sentez parfois que le tambour est trop plein ?
🧠 Est-ce que vous autorisez votre cerveau à ralentir avant que le message “erreur” n’apparaisse ?
💬 Et si vous preniez 5 minutes, là maintenant, pour repérer un endroit où vous pouvez délester un peu ?
Rien de spectaculaire. Juste un petit ajustement. Une pause.
Un cycle plus léger.